Béri béri : Pour lutter contre la maladie, je varie mon alimentation !

Article
Beri beri

Provoquée par un déficit en vitamine B1 (ou thiamine), le béribéri est une maladie grave et potentiellement mortelle, qui provoque une insuffisance cardiaque ainsi que des troubles neurologiques.
En 2004, Mayotte a connu une épidémie de béribéri touchant 32 nourrissons parmi lesquels 20 décédèrent. Aujourd'hui, des femmes et enfants sont encore touchés par cette maladie sur le territoire.

Le béribéri est une maladie provoquée par un déficit en vitamine B1 (ou thiamine).

L’organisme humain n’est pas capable de produire de la vitamine B1 et doit en trouver quotidiennement dans son alimentation. Cette vitamine est indispensable pour le bon fonctionnement du cœur, des nerfs et des muscles.

En 2004, une épidémie de béribéri est survenu à Mayotte touchant 32 nourrissons parmi lesquels 20 décédèrent. A la suite de cette épidémie, une supplémentation vitaminique systématique des nourrissons et des femmes enceintes et allaitantes a été mise en place sur le territoire. Pour autant, un rapport de Santé Publique France de 2019 fait état d’une persistance des cas de béribéri à Mayotte, avec une recrudescence ces trois dernières années : 229 cas de béribéri identifiés entre janvier 2008 et 2019, avec une recrudescence du nombre de cas depuis 2016 (avec un pic de 44 cas au  maximum en 2019). Ce rapport démontre également que la majorité des cas concernent des femmes en âge de procréer (14-45 ans) ainsi que les enfants/nourrissons.

A Mayotte, la maladie est principalement liée à une alimentation décrite comme « monotone », de faible qualité nutritionnelle, et insuffisamment riche en vitamine B1. En effet, les aliments les plus consommés, à savoir le riz blanc, le bata-bata (banane, manioc…) ou encore les mabawas (de faible valeur nutritive) sont tous des aliments pauvres en thiamine.

Avoir une alimentation équilibrée

Bien manger, c’est adopter une alimentation variée et équilibrée, c’est-à-dire manger de tout mais en quantités adaptées. Cela consiste à privilégier les aliments bénéfiques à notre santé (fruits, légumes, féculents, poissons, légumineuses …), et à limiter la consommation de produits sucrés (confiseries, boissons sucrées…), salés (gâteaux apéritifs, chips…) et gras (charcuterie, beurre, crème…).

Adopter un régime alimentaire avec de bonnes valeurs nutritives

Pour prévenir les carences (notamment en vitamine B1), il est important de diversifier ses repas et de compléter le houbou / riz avec des aliments riches en vitamines.

Un repas équilibré est typiquement constitué :

  • D’une moitié de fruits et légumes (brèdes mvoungué, tomates, papaye verte ou mùre, chou, banane, ananas…)
  • D’un quart de produits céréaliers / féculents (songe, maïs, banane verte, riz…)
  • D’un quart d’aliments d’origine animale ou végétale sources de protéines : haricots, embrevades, lentilles, œuf, abats, poisson, foie de bœuf…)

A ceci il faut ajouter 2 produits laitiers par jour (yaourt, lait écrémé en poudre) et  une petite poignée de fruits à coque comme les cacahuètes ou les graines de sésame.

* Astuce : les épices et aromates (cumin, hanga, tamarin, coriandre, curcuma…) sont des aliments généralement riches en nutriments, donnent du goût à vos plats, et permettre de réduire la quantité de sel. A consommer sans modération !

Favoriser certains modes de cuisson

Certains modes de cuisson ainsi que la chaleur sont des paramètres qui peuvent réduire la qualité nutritionnelle des aliments et détruire des quantités importantes de vitamines. Il est conseillé de privilégier la cuisson à l’eau et de réduire le temps de cuisson.  

Les modes de cuisson les plus sains pour la santé sont :

  • Cru : salade de papaye, tchari, …
  • En bouillon / bouillis : romazava (mettre les brèdes au dernier moment), bata bata, …
  • A la vapeur : légumes, poissons, viandes…
  • Sautés (à la poêle, marmite) : avec une quantité d’huile d’olive ou de tournesol modérée
  • Grillés : avec une quantité d’huile d’olive ou de tournesol modérée

 

Les femmes enceintes / allaitantes doivent encore plus faire attention à la richesse de leur alimentation car elles doivent couvrir, en plus de leurs besoins, ceux du bébé, et lui fournir tous les éléments nécessaires à son développement. 

C’est pourquoi il est remis aux femmes enceintes et ayant accouché deux traitements (enrichis en thiamine) ayant pour objectif de prévenir les carences :

  • La Bévitine® pour la femme enceinte et allaitante (1 comprimé une fois par semaine, après le 1er trimestre et jusque la fin de la période d’allaitement),
  • L’Hydrosol® pour le nouveau-né (35 gouttes 1/semaine pendant 3 mois)

Il est important de bien suivre ces traitements (la mère comme le bébé), pour garantir l’efficacité de la supplémentation.

Dans tous les cas, la variété de l’alimentation reste un élément crucial pour la santé des individus, et encore plus lorsque je suis enceinte ou allaitante. Plus mon alimentation sera de qualité, et plus mon bébé sera en bonne santé !