Enquête Migrations-Famille-Vieillissement : un recours et un renoncement aux soins liés à une couverture maladie incomplète

Etude et rapport
Enquête MFV : Recours et renoncement aux soins

L ’ARS de Mayotte, en partenariat avec l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) vient de publier l’analyse des données de l’enquête Migrations-Famille-Vieillissement de 2016 au sujet du recours et du renoncement aux soins et leurs raisons.

L’offre de soins à Mayotte se caractérise par un maillage couvrant l’intégralité du territoire. En 2016, de nets déficits en ressources humaines se font ressentir, avec des densités pouvant être dix fois inférieures à celles de la métropole en fonction du type de profession de santé. Un étranger sur dix résidant à Mayotte à la date de l’enquête justifie sa venue sur le territoire pour un motif de santé.

 

Les offres de soins citées par les adultes en fonction de la gravité estimée de leur maladie

L’étude Migrations, Famille et Vieillissement Mayotte de 2016 montre que la population adulte déclare un fort recours au secteur libéral, allant de 25 % en cas de maladie de faible intensité à 45 % en cas de maladie grave. Un adulte sur trois a recours aux centres de consultations et aux centres de référence du centre hospitalier de Mayotte. Les comportements diffèrent selon l’âge : les jeunes ont plus recours aux centres de consultations et aux centres de référence, les 25 à 60 ans ont des habitudes plus variées et les personnes âgées ont plus souvent recours à la médecine libérale.

La couverture maladie influence fortement le type de recours : neuf individus sur dix ayant recours au secteur libéral sont affiliés à la Sécurité sociale contre deux tiers pour le secteur public. Une certaine stabilité dans le parcours de soins peut être observée : les habitants qui ont recours à la médecine libérale ou au centre hospitalier changent peu de lieu de consultation qu’ils soient « juste un peu » malades ou gravement malades. Les personnes ayant recours au secteur public se sentent dans une situation financière bien plus précaire que ceux allant chez le médecin libéral.

La fréquence de recours aux soins chez les enfants

Ces différents profils de recours aux soins des adultes se répercutent sur le recours aux soins de leur(s) enfant(s). Il s’en trouve directement influencé par la situation socio-économique de leur mère et tout particulièrement par la situation administrative de celle-ci.

Le renoncement aux soins et ses motifs

Bien qu’une grande majorité de ces étrangers déclare être venue à Mayotte dans l’objectif de trouver une vie meilleure, l’offre de soins reste pour eux le principal avantage à la vie sur l’île pour ces derniers. Seulement 12 % des habitants déclarent avoir renoncé à des soins pour eux-mêmes, leur conjoint ou l’un de leurs enfants au cours des 12 derniers mois.

Le renoncement aux soins chez les adultes est fortement lié au défaut d’affiliation à la Sécurité sociale et à une forte précarité financière. Chez les femmes, d’autres facteurs de risque apparaissent : l’âge et la scolarité. Au regard des motifs de renoncement, un individu sur deux renonce à des soins pour raisons financières. Celles et ceux qui se déclarent en moins bonne santé et donc qui potentiellement ont le plus besoin de soins, représentent une catégorie de la population dont le risque de renoncer à se soigner est élevé.

 

Aller plus loin

Contact

Julien BALICCHI, Responsable du service Etudes et Statistiques de l'ARS de Mayotte
julien.balicchi@ars.sante.fr  -  Tél : 06 39 11 98 57