"Unono Ulanga 2023 : Accès à l’eau et assainissement à Mayotte, pratiques d’hygiène et défis de qualité dans les ménages

Etude et rapport

Fin 2023, l’ARS et l’ORS de Mayotte ont lancé la première étude descriptive sur les habitudes et les connaissances environnementales des habitants du territoire. L’objectif est de disposer d’indicateurs innovants pour l’orientation des actions relatives aux axes transversaux 3-4-5 du PRS Mayotte.

En 2023, suite à la crise de l’eau, nombre des habitants de Mayotte ont dû stocker l’eau ou recourir à l’achat d’eau en bouteille. 

Les adultes doivent s’approvisionner en eau à l’extérieur, le plus souvent à pied. Selon le lieu d'approvisionnement choisi, entre un quart et deux sur cinq d’entre eux mettent plus de trente minutes pour s’y rendre.

Parmi les ménages utilisateurs de BFM, la moitié dépensent moins de trois dixièmes de leur revenu pour l’eau. Ceux qui s’approvisionnent auprès de revendeurs y consacrent en moyenne un quart de leur revenu. 

L’eau des robinets domestiques, l’eau embouteillée et celle des BFM sont principalement destinées à l’usage alimentaire, tandis que l’eau de pluie et celle des rivières servent surtout aux autres usages domestiques.

La perception de la qualité de l’eau repose avant tout sur sa clarté, critère déterminant pour quatre habitant sur cinq. En revanche, d’autres critères comme le goût et l’absence de particules en suspension sont fortement influencés par le niveau d’instruction.

La couverture des contenants de stockage d’eau semble aujourd’hui bien prise en compte par la population. La majorité des foyers nettoie également régulièrement leur contenant de stockage. 

Les crises répétées de l’eau ont fortement érodé la confiance des Mahorais envers l’eau du robinet : sept personnes sur dix doutent de sa qualité, et deux tiers estiment qu’elle représente un risque pour leur santé.

Sur le plan de l’hygiène, les pratiques de lavage des mains sont globalement satisfaisantes, avec un taux élevé de lavage systématique pour au moins trois quarts de la population. Toutefois, des marges d’amélioration subsistent, notamment après avoir reçu des invités à domicile. 

Enfin, la question de l’assainissement reste un enjeu majeur. Un tiers des foyers mahorais utilisent encore des latrines, et seuls deux ménages sur dix sont raccordés à un réseau d’assainissement collectif, révélant l’ampleur des efforts encore nécessaires pour améliorer les infrastructures sanitaires du territoire.